Impact of the menstrual cycle on physical performance and subjective ratings in elite academy women soccer players

Impact du cycle menstruel sur les performances physiques et psychologiques dans un centre de formation féminin élite

Etienne Juillard, Tom Douchet, Christos Paizis et Nicolas Babault
Journal de publication
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Sports
Date de publication
Janvier 2024
Thématiques
Football féminin
Monitoring
Article complet

Résumé

Introduction :
Notre étude visait à combiner les facteurs psychologiques et physiques pour explorer l'impact des cycles menstruels sur la performance des joueuses de football d’un centre de formation d'élite par le biais d'un suivi hebdomadaire.
Méthode :
Dix-huit joueuses de football d'élite ont été suivies. Les joueuses ont indiqué quotidiennement, par le biais d'un questionnaire anonyme en ligne, si elles étaient en période de menstruation. Les joueuses ont répondu quotidiennement au questionnaire Hooper, ont effectué un test Illinois Agility Test (IAT) deux fois par semaine et ont évalué leur perception de l'effort (RPE) après chaque séance d'entraînement. Les tests ont été associés à un cycle menstruel complet rapporté par le biais d'une enquête anonyme en ligne afin de déterminer les deux semaines de la phase folliculaire et les deux semaines de la phase lutéale.
Résultats :
L'IAT n'a pas montré de différences significatives tout au long du cycle menstruel (p=0,633). La fatigue (p=0,444), le stress (p=0,868), le sommeil (p=0,398), les douleurs musculaires retardées (p=0,725) et l'indice de Hooper (p=0,403) n'ont pas non plus montré de différences significatives. La RPE était également comparable d'un cycle à l'autre (p=0,846).
Conclusion :
Nos résultats n'ont pas permis de démontrer que les variations hormonales au cours du cycle menstruel influençaient les marqueurs psychologiques et physiques de la performance.
Impact of the menstrual cycle on physical performance and subjective ratings in elite academy women soccer players

Explications

Le cycle menstruel fait actuellement partie d’un des domaines les plus étudiés au sein des sciences du sport. La professionnalisation du sport féminin rend nécessaire la prise en compte de tous les éléments pouvant impacter la performance, dont le cycle menstruel pourrait faire partie.
À ce titre, cette étude proposait d’étudier l’impact du cycle menstruel sur la performance physique observable et psychologique perçue des joueuses d’un centre de formation élite.
Notre protocole durait alors 9 semaines (1 semaine de familiarisation + 8 de tests). La durée du protocole de 9 semaines permettait de s’assurer que toutes les joueuses considérées dans l’étude seraient sujettes à un cycle menstruel complet (28 jours). Nous avions fait le choix de diviser en deux parties égales (de 14 jours) le cycle complet, pour obtenir une phase folliculaire, suivie d’une phase lutéale. Chaque phase de 14 jours était alors divisée en 2 semaines de 7 jours. Notre choix de diviser chaque phase en deux semaines s’expliquait par le fait que dans le football, la planification de l’entrainement se construit majoritairement à l’échelle de la semaine.
Dans une semaine type d’entrainement, les joueuses étaient testées sur deux aspects : physique et psychologique. L’aspect physique des joueuses était testé en utilisant un Illinois Agility Test réalisé deux fois, à J+2 et J-2. L’aspect psychologique était testé en utilisant le Hooper questionnaire que les joueuses remplissaient chaque jour. La RPE était également relevée après chaque entrainement. Afin de connaître l’état du cycle menstruel de chaque joueuse, celles-ci remplissaient chaque jour un questionnaire anonyme leur permettant d’indiquer la présence ou non de saignement.
Suite au relevé de toutes les données, 5 types de comparaison ont été réalisées permettant de répondre aux questions suivantes :
1) Existe-t-il une différence dans les performances entre les phases folliculaires et lutéales ?
2) Les semaines 1 des phases folliculaires et lutéales diffèrent-elles en termes de performance ?
3) Les semaines 2 des phases folliculaires et lutéales diffèrent-elles en termes de performance ?
4) Existe-t-il des variations de performance entre les deux semaines de la phase folliculaire ?
5) Existe-t-il des variations de performance entre les deux semaines de la phase lutéale ?

En réalisant toutes ces comparaisons, aucune différence n’a pu être mise en avant, quel que soit la semaine, ou phase du cycle menstruel en utilisant les tests d’Illinois Agility Test, de Hooper questionnaire, ou de RPE.
Conclusion :

Cette étude n’a pas permis de mettre en avant d’impact du cycle menstruel sur la performance physique et psychologique des jeunes joueuses de football d’un centre de formation. À elle seule, notre étude ne permet pas de conclure sur l’impact du cycle menstruel sur la performance sportive.

Si nos résultats ne montrent pas d’influence du cycle menstruel et de ses variations hormonales sur les performances physiques et psychologiques, cette période nécessite une prise en charge particulière et adaptée à l'individu.