Dans l’entrainement, et surtout en formation, l’objectif est de développer physiquement les joueurs. Pour ce faire, il est nécessaire de s’appuyer sur la relation entre charge de travail et développement. Une augmentation des charges de travail mènerait alors à un développement accru. Afin d’augmenter les charges de travail, il est possible de jouer sur le nombre d’entrainement. Cependant cette solution peut paraître complexe du fait des impératifs extra-sportifs liés aux centres de formation.
Une solution pourrait être de modifier la planification pour tenter d’augmenter les charges de travail. Cette étude proposait alors de tester une planification des charges d'entrainement modifiée par rapport à la planification typique, en inversant les charges d’entrainement de J-3 et J-2.
De manière typique, les charges d'entrainement dédiées au développement sont placées à J-4 et J-3, avant de les réduire à partir de J-2. L'objectif de cette inversion des charges entre J-3 et J-2 était de réaliser la seconde journée de développement (à J-2) avec moins de fatigue grâce à la journée à charge réduite (à J-3) entre les deux journées de développement durant la planification modifiée.
Nous nous demandions si le fait de réaliser consécutivement ces charges comme dans la planification typique, ne diminuait pas les performances des joueurs lors de la seconde journée de développement, à J-3. Du fait des charges importantes àJ-4, une fatigue pourrait naturellement apparaître à J-3, diminuant donc le potentiel de performance des joueurs.
En inversant les charges de J-3 et J-2, et donc en proposant une charge plus légère entre les journées de développement, nous pouvions penser que les joueurs seraient dans un état de forme supérieur pour réaliser les charges proposées lors de la seconde journée à charges élevées. Cela pourrait se traduire par une augmentation des distances parcourues à haute intensité du fait que cette séance recherche prioritairement le développement de la vitesse, et donc un développement accru à long terme.
Cependant, la place de cette seconde journée de développement par rapport au match dans le cas de cette planification modifiée (à J-2) pouvait poser question quant à son impact sur l’état de forme le jour du match. Nous émettions alors l’hypothèse qu’une augmentation des charges externes à haute intensité serait observable, lors de la seconde journée à charges élevées, sans modification de l’état de forme compétitif, deux jours de récupération étant suffisant.

Afin de répondre à cette question, nous avons utilisé le protocole suivant sur 6 semaines. Le protocole débutait par une semaine de familiarisation avec la procédure de test. Les tests étaient réalisés à J-4 et le jour du match et composés du questionnaire d’état de forme subjectif de HOOPER, d’un test de CMJ, un sprint de 20m avec un temps au 10m, et un Illinois Agility Test. Les joueurs étaient donc testés lors des semaines de test (MODIFIÉE ou TYPIQUE). Ces semaines expérimentales étaient précédées de semaines d’entrainement qui étaient strictement identiques pour permettre aux joueurs d’être dans un état de forme comparable lors des semaines expérimentales. Les valeurs GPS étaient relevées sur la deuxième séance forte (à J-3 dans la planification TYPIQUE, à J-2 dans la planification MODIFIÉE).
Les résultats concernant les GPS montraient une supériorité de la planification modifiée en comparaison de la planification typique notamment pour les indicateurs de haute intensité (20-25km/h, et au-delà de 25km/h).
Les résultats concernant les tests physiques montraient une supériorité de la planification modifiée en comparaison de la planification typique pour le temps au 10m, le sommeil, et l’indice de Hooper.